Comptes rendus – Recensies

BRITANNIA MONASTICA, vol. 19,
CIRDOMOC, 2017, 16 X 23 CM., 186 P.,
ISSN 1158-9227

Ce volume 19 de Britannia Monastica, publication du Centre International de Recherche et de Documentation sur le Monachisme Celtique (CIRDoMoC) rend hommage à la mémoire de Louis Lemoine (1943-2012), spécialiste reconnu de l’étude des manuscrits et des scriptoria bretons, disparu prématurément.

L’ouvrage s’ouvre par une contribution de Dominique Barbet-Massin, « Le manuscrit 477 (461) d’Angers : étude codicologique et textuelle ». Ce manuscrit est un ouvrage composite dont la partie principale contient les œuvres scientifiques de Bède le Vénérable accompagnées d’un calendrier et de tableaux de comput.

Après avoir rendu hommage à Louis Lemoine qui avait étudié les gloses manuscrites en vieux-breton, Pierre-Yves Lambert, dans « L’étude des gloses : méthodes et instruments », s’intéresse aux gloses en vieil-irlandais. En annexe, il rappelle un projet inédit d’index inverse des gloses latin-irlandais qui, espérons-le, verra le jour dans un avenir proche.

« Les gloses à Priscien dans les manuscrits scottice scripti et leurs relations avec le Liber glossarum » de Franck Cinato est une étude assez ardue qui s’adresse à un public de spécialistes. Elle concerne les innombrables gloses présentes dans la difficile grammaire de Priscien. Plus précisément, il s’agit d’étudier les gloses d’époque carolingienne qui ont circulé dans le contexte particulier des témoins écrits en minuscules irlandaises (scottice scripti).

Dans sa contribution, « La Grammaire de Smaragde et la culture bretonne à l’époque carolingienne », Alain Dubreucq commence par retracer la biographie et l’œuvre de Smaragde de Saint-Mihiel, puis il présente le manuscrit Paris, BNF Latin 13029. Il en tire la conclusion que ce manuscrit était rédigé à l’usage scolaire et qu’il a servi longtemps dans une école monastique. Son contenu évoque un contexte à la fois breton et insulaire. Le choix du texte de base, le Commentaire sur l’Ars maior de Donat par Smaragde rapproche celui-ci des maîtres irlandais.

Le texte de Jean-Michel Picard, « Hagiographie mérovingienne et hagiographie irlandaise. Typologie des miracles et spécificité culturelle : les miracles évangéliques », est une analyse comparative sous forme de typologie des miracles présents dans des Vies de saints mérovingiens et des Vies de saints irlandais.

L’ouvrage se termine par un article inédit de Pierre Riché, « Rapports entre la spiritualité des moines celtiques et celle des moines d’Orient », qui devait paraître initialement dans les Mélanges offerts à Pierre-Yves Lambert, mais dont le texte avait été malencontreusement égaré. Compte tenu du sujet qui intéresse directement le CIRDoMoC, il a été accepté par la rédaction de Britannia Monastica.

  1. Kurzawa

JAN ERIK REKDAL & CHARLES DOHERTY (ÉD.), KINGS AND WARRIORS IN EARLY NORTH-WEST EUROPE, FOUR COURTS PRESS, 2016, 16 X 24 CM., 480 P.,
ISBN 978-1-84682-501-9. €50

Comme son titre l’indique, ce livre traite des relations entre rois et chevaliers dans le nord de l’Europe médiévale pendant les années 600 à 1200. Il se concentre sur trois zones géographiques : le monde celtique de l’Irlande et du pays de Galles, les terres scandinaves et l’Angleterre anglo-saxonne. Les populations de ces régions entretenaient entre elles des contacts réguliers. Toutes furent touchées par la christianisation, mais elles avaient également un passé préchrétien qui fut consigné dans la littérature chrétienne.

L’ouvrage comporte huit contributions, autant importantes par la qualité des sujets traités que par le nombre de pages qui leur est alloué.

Il s’ouvre par celle de Marged Haycock, « Living with war : poets and the Welsh experience c. 600-1300 », qui retrace les rapports entre rois et chevaliers à travers la poésie galloise. Son objectif est de montrer comment la guerre, à travers ses préparatifs et sa planification, ses combats et ses exactions, ainsi que son issue, a été rapportée par la poésie. Elle montre comment l’information varie selon les genres littéraires (poésie, chroniques, ...) et fournit des indications pour les lire correctement. Cela permet de distinguer la figure du roi combattant d’une part et du roi commandeur de ses troupes d’autre part.

La seconde contribution est celle de Charles Doherty. Intitulée « Warrior and king in early Ireland », elle traite le même thème que celui de l’article précédent, mais cette fois dans l’Irlande médiévale. Inspiré par les travaux de Georges Dumézil, l’auteur dégage des éléments qui appartiennent à la culture indo-européenne. À partir de pièces de monnaie celte, il met en lumière le symbolisme du roi et du guerrier dans l’ancienne Gaule. L’interprétation de ces symboles se retrouve dans la littérature et les traditions irlandaises et galloises. Il étudie la représentation du guerrier dans l’iconographie du Livre de Kells et l’examine dans le débat de l’Église à propos du rôle du guerrier dans la société. Il met en lumière le rôle de l’Église et montre à propos d’Armagh comment le pouvoir séculier a pénétré les institutions ecclésiales au moins à partir du VIIe siècle.

L’article de Jan Erik Rekdal, « The medieval king : Christian king and fearless warrior », place le roi chrétien devant deux positions opposées présentes dans la littérature irlandaise médiévale : soit accepter une mort paisible, la tête posée sur un oreiller, de préférence dans un monastère ; soit mourir au combat. En tant que guerrier sans peur, le roi chrétien devait choisir entre ces deux idéaux. Devait-il mourir âgé ou perdre la vie au combat ? Le grand âge était-il préférable à la bravoure ? Les poèmes de louange semblent tempérer cette opposition en mettant l’accent sur le succès et autorisent le roi chrétien à prendre la tête de son armée. Comme Charles Doherty, J. E. Rekdal étudie la représentation du guerrier dans le Livre de Kells.

À l’instar de Charles Doherty, Ralph O’Connor s’inspire de Georges Dumézil pour étudier les comportements belliqueux et pacifiques de la société à partir de la figure du guerrier. Son étude porte sur les mondes scandinave et celte au travers de trois œuvres : deux sagas (Egils saga et Hrólfs saga kraka) et la première recension de la Táin Bó Cúailnge, un récit de la mythologie irlandaise. Les deux sagas permettent de dégager le caractère violent des guerriers berserkir, mais aussi des métamorphoses de guerriers notamment en loup garous.

De son côté, Morgan Thomas Davies propose une étude dense et complexe de deux récits épiques : le Beowulf, écrit en vieil anglais, et la Táin Bó Cúailnge. À travers son article intitulé « Warrior time », il montre en particulier comment les notions temporelles diffèrent à l’intérieur de ces deux œuvres.

Dans sa contribution intitulée « The low men on the totem pole : warriors and rulers in Old Norse texts from c.1200 », Ian Beuermann étudie les relations entre les guerriers et les rois durant le XIIe siècle à travers trois sagas : Jómsvíkinga saga, Fœreyinga saga et Orkneyinga saga.

Jon Gunnar Jørgensen, « Óláf Haraldsson, king, warrior and saint : presentations of King Óláf Haraldsson the Saint in medieval poetry and prose », montre comment le roi Óláf Haraldsson le Saint (995-1030) est représenté dans la poésie et la prose médiévales. Peu de temps après sa mort au cours de la bataille de Stiklestad, des rumeurs circulaient à propos de miracles posthumes qui lui furent attribués. Sanctifié, il fut considéré comme le fondateur du royaume chrétien de Norvège. Mais cette sanctification s’avère provenir de sources postérieures à sa mort.

La contribution de Stefka G. Eriksen, « The role and identity of the warrior : self-reflection and awareness in Old Norse literary and social spaces », étudie la représentation du guerrier dans différents genres littéraires en vieux norrois, avec un intérêt plus particulier pour l’attitude du guerrier au combat, ainsi que la tension entre le rôle du guerrier et d’autres aspects de sa vie intérieure et de son identité sociale. Pour cela, elle a privilégié le contexte socio-culturel de l’Islande du XIVe siècle.

  1. Kurzawa

COLLECTIF, LÉGENDES CELTIQUES DE BRETAGNE, YORAN EMBANNER, 2016,
16 X 22 CM., 424 P., ISBN 9-782916-579894. 15€

Ce livre se présente comme un florilège des légendes bretonnes les plus connues. À travers elles se reflète l’imaginaire d’un peuple dont les racines s’enfoncent dans la nuit des temps. Dans cette terre de Bretagne, peuplée de créatures fantastiques, et enveloppée de brumes qui obnubilent des paysages merveilleux et des sites millénaires, le mythe et la réalité s’enchevêtrent parfois pour le plus grand plaisir des lecteurs avides de belles histoires.

L’ouvrage s’ouvre par un bref rappel des origines du peuple breton à partir de l’Histoire des rois de Bretagne de Geoffroy de Monmouth, écrite en 1135, qui attribuait aux premiers habitants de l’île de Bretagne (moins l’Écosse) une origine troyenne.

On trouve ensuite l’histoire du roi Arthur, puis celle de Tristan et Iseult suivie de la disparition de la ville d’Is. La légende de l’Hermine est justement attribuée au duc de Bretagne Jean III le Bon et non pas à la duchesse Anne comme certaines anciennes sources l’affirment en oubliant que celle-ci est née en 1477, soit 150 ans après l’utilisation du blason herminé choisi comme symbole pour la Bretagne.

Le combat des Trente illustre un épisode de la guerre de succession de Bretagne (1341-1364) au cours duquel 30 combattants bretons du maréchal Robert de Beaumanoir affrontèrent et vainquirent les 30 combattants du capitaine anglais Bembroug aux ordres du roi d’Angleterre, Édouard III. Certes, cet épisode n’a pas mis fin à la guerre de succession de Bretagne, mais il a réveillé chez les Bretons les espérances patriotiques en humiliant l’arrogance des étrangers.

Le personnage controversé de Gilles de Rais est analysé, puis suit une évocation des sept saints fondateurs bretons avec l’évocation de l’Irlandais saint Ronan qui a donné son nom à la ville de Locronan ; il est également réputé pour la pratique de la petite ou de la grande troménie chères à Joël Hascoët.

Plusieurs contes tirés des œuvres d’Émile Souvestre, de François-Marie Luzel, de Paul Féval, de François Cadic et de Paul Sébillot, sans oublier d’Anatole Le Braz, agrémentent ce recueil très riche qui permet de côtoyer korrigans, sirènes, fées (y compris la fée Carabosse) et autres créatures du folklore breton.

Évidemment, on rencontre les thèmes particuliers à cette culture comme la présence de l’Ankou (« La vision de Per ar Run » d’Anatole Le Braz ou « Les chevaux de la nuit » de Claude Seignolle), de la barque fantôme, équivalent de l’Ankou pour les marins disparus en mer (« Ar Vag-Noz, la barque fantôme » d’Anatole Le Braz), des naufrageurs ou pilleurs d’épave (« la maison du naufrageur » de François Cadic), de l’intersigne (« L’intersigne du berceau » et « Huit intersignes pour la même mort », tous deux d’Anatole Le Braz), de la version d’Émile Souvestre des « Lavandières de la Nuit », sans oublier le diable, souvent présent directement ou indirectement (« Le cavalier infernal » de François Cadic ou « Le pêcheur qui vendit son âme au diable » de François-Marie Luzel).

Parmi les autres particularités de ce recueil, on trouve l’explication de la « proelle ou l’enterrement fictif des noyés » ainsi que la description de la Roche-aux-Fées et ses huit dalles de 40 tonnes qui composent les dolmens de cette allée couverte.

L’ouvrage est agrémenté d’illustrations en noir et blanc ainsi que de commentaires qui expliquent les récits légendaires. Une bonne lecture reposante à lire entre deux thèses soporifiques...

  1. Kurzawa

TOMÀS Ó CARRAGÁIN & SAM TURNER (éd.), MAKING CHRISTIAN LANDSCAPES IN ATLANTIC EUROPE. CONVERSION AND CONSOLIDATION IN THE EARLY MIDDLE AGES, CORK UNIVERSITY PRESS,
2016, 20 X 26 CM., 622 P.,

ISBN 978-1-78205-200-5. €39

Ce gros ouvrage relié, abondamment illustré, de plus de 600 pages, comporte dix-neuf contributions précédées d’une introduction et suivies d’une abondante bibliographie. Son objectif est d’étudier la christianisation des pays européens de la sphère celtique, mais aussi des terres germaniques et scandinaves. Les pays européens ont subi d’importantes transformations à la fois sur le plan géographique et culturel durant le haut Moyen Âge avec l’apparition du christianisme et le développement des structures ecclésiales. Alors que le christianisme comportait des valeurs communes plus ou moins partagées par les sociétés du haut Moyen Âge, il véhiculait également des particularismes inhérents à chaque pays. C’est cette diversité que l’ouvrage tente de mettre en lumière. Il est sans doute le premier livre à adopter une approche comparative de ce sujet crucial.

L’ouvrage s’inscrit dans le projet « Making Christian Landscapes » (MCL) initié par le Irish Heritage Council dans le cadre du programme de l’Irish National Strategic Archaeological Research (INSTAR). Basé à University College à Cork, le projet est une collaboration entre des universitaires ainsi que des archéologues et des historiens. Son objectif est de susciter une approche interdisciplinaire afin de préciser le processus de christianisation de l’Irlande et des pays voisins.

La première contribution, sous la plume de Gill Boazman, intitulée « Hallowed by saints, coveted by kings : Christianisation and land tenure in Rathdown, c. 400-900 », étudie les interactions entre la christianisation et les politiques d’appropriation des terres et des cultures depuis la conversion au christianisme jusqu’au Xe siècle dans la demi-baronie de Rathdown, dans le comté de Dublin, l’une des régions d’Irlande qui comprend la plus grande densité de sites ecclésiastiques.

Dans son article, « Reconstructing the territorial framework for ecclesiastical and secular power structures : a case study of the kingdom of Uí Fáeláin », Paul Mac Cotter tente de délimiter les sous-divisions du royaume de Uí Fáeláin, dans l’actuel comté de Kildare, telles qu’elles existaient avant les invasions du XIIe siècle. Ces divisions territoriales se répartissaient en trois catégories : des túatha séculiers, des domaines royaux et des domaines ecclésiastiques.

À travers leur article « Conversion and consolidation in Leinster’s royal heartland », Patrick Gleeson et Tomás Ó Carragáin explorent les processus de conversion, de christianisation et de consolidation qui ont joué dans le cœur du royaume de Leinster, c’est-à-dire dans les plaines centrales du comté de Kildare et plus particulièrement dans la partie méridionale du royaume de Uí Fáeláin. Cette région comportait plusieurs importants sites royaux durant le haut Moyen Âge irlandais, mais aussi une forte concentration de sites religieux, certains d’entre eux associés à des disciples de Palladius.

La contribution d’Anne Connon, « Territoriality and the cult of saint Ciarán of Saigir », étudie les régions liées au culte de Ciarán de Saigir, un saint irlandais du haut Moyen Âge associé à la dynastie des Corco Loígde du Munster.

Dans leur article, « Early ecclesiastical precincts and landscapes of Inishowen, County Donegal », Colm O’Brien et Max Adams mettent en évidence la présence d’enclos ecclésiastiques à doubles fossés dans la péninsule d’Inishowen durant le haut Moyen Âge, notamment sur les sites de Carrowmore et de Clonca. Certains de ces enclos sont associés à des sites royaux, d’autres à des centres ecclésiastiques et d’autres à des personnalités de haut rang.

Nancy Edwards, « Christianising the landscape in early medieval Wales : the island of Anglesey », se propose d’analyser les témoignages relatifs à la conversion au christianisme et à la consolidation des territoires (depuis le départ des armées romaines au début du Ve siècle) en prenant comme exemple le cas d’Anglesey et des terres adjacentes au nord-ouest du pays de Galles. Malgré la pauvreté des sources et des vestiges archéologiques, des stèles commémoratives du Ve au VIIe siècle permettent de démontrer l’influence croissante de l’Église.

À partir de la Vie de saint Brynach (XIIe siècle), Rhiannon Comeau, « Feeding the body and claiming the spirit(s) : early Christian landscapes in West Wales », étudie l’impact de la primitive Église chrétienne dans deux contrées de l’ouest du pays de Galles : la paroisse de Bayvil qui comporte un manoir médiéval près de la rivière Nevern et la paroisse de Dinas. L’étude montre que ces contrées ont été davantage structurées par des nécessités agricoles et des traditions ancestrales pré-chrétiennes bien que le vocabulaire chrétien ait été employé pour en rendre compte.

Dans son article « Death and the formation of early Christian Scotland », Adrián Maldonado rassemble quelques apports récents en rapport avec les lieux et les pratiques d’inhumation chrétiennes en Écosse des années 400 à 1200. Il privilégie trois sites : the Isle of May, Portmahomack et Inchmarnock.

Alors que la plupart des données historiques relatives à la Northumbrie attestent du rôle prédominant de la conversion au christianisme dans les changements sociaux du VIIe siècle, Sam Turner et Chris Fowler, « The bones of Northumbrian landscape : technologies of social change in the conversion period », montrent que c’est plutôt l’introduction de nouvelles technologies comme le parcellement des terres, l’usage de l’écriture, la construction d’édifices en pierre, la vénération des reliques, la sainteté et de nouvelles pratiques d’inhumation qui ont produit ces évolutions.

À travers sa contribution, « Streanæshalch (Whitby), its satellite churches and lands », Thomas Pickles montre dans un premier temps que l’ancien nom de Streanœshalch correspond à l’actuelle ville de Whitby ; il recense ensuite les églises et les territoires dépendants de Streanœshalch/Whitby.

L’article de John Moreland, « Converting the Peak District ? Britons, Angles and Christians », s’intéresse à la conversion du district anglais de Peak pour montrer comment un ensemble de vestiges archéologiques permet de comprendre les mécanismes de conversion au christianisme.

Comme son titre l’indique, la contribution d’Élisabeth Lorans, « Funerary patterns in towns in France and England between the fourth and tenth centuries : a comparative approach », s’attache à mettre en parallèle, grâce aux récentes découvertes archéologiques et à l’utilisation des sources historiques, les modes d’inhumation dans les cimetières paroissiaux des villes entre le IVe et le Xe siècle en Gaule et en Angleterre.

La contribution d’Anne Lunven, « Christianisation and parish formation in early medieval France : a case study of the dioceses of Rennes, Dol and Saint Malo », tente de démontrer à travers les trois diocèses de Haute-Bretagne, de Rennes, Dol et Alet/Saint-Malo, qu’une grande quantité d’églises couvraient cette région durant le haut Moyen Âge.

Pour sa part, Élisabeth Zadora-Rio, « Parish boundaries and the illusion of territorial continuity in landscape archaeology : the evidence from the Touraine », s’est intéressée à la Touraine. Son propos a été de montrer le processus de « parochialisation » en relation avec des conceptualisations locales de l’espace et leurs effets sur la délimitation des frontières.

L’article de José Carlos Sánchez Pardo, « The creation of ecclesiastical landscapes in early medieval Galicia (northwest Spain, fifth to tenth centuries) », concerne le paysage ecclésiastique de la Galicie durant le haut Moyen Âge, tandis que celui de John Henry Clay, « From conversion to consolidation in eighth-century Hessia », s’intéresse à la christianisation de la Hesse après la mission de saint Boniface au VIIIe siècle.

La contribution de Jan Yolen, « The religious transformation of a landscape : Drenthe (the Netherlands), c. AD 800-1600 », étudie les transformations du paysage en relation avec les dynamiques religieuses et rituelles dans la région de Drenthe, aux Pays-Bas, entre les années 800 et 1600.

Les deux derniers articles concernent les pays scandinaves. Celui de Sæbjørg Walaker Nordeide, « Introducing Christianity to a challenging environment : the example of Norway », s’intéresse à la christianisation de la Norvège à partir d’une région spécifique de l’ouest du pays. De son côté, Steinunn Kristjánsdóttir, « Alternative histories on the making of the early Christian landscapes of Iceland », montre que le paysage chrétien de l’Islande a subi diverses influences de la part des migrations et des déplacements de populations sur son territoire.

  1. Kurzawa

MARTIN CARVER, JUSTIN GARNER-LAHIRE & CECILY SPALL, PORTMAHOMACK ON TARBAT NESS,

SOCIETY OF ANTIQUARIES OF SCOTLAND, 2016, 25 X 31 CM., 544 P.,
ISBN 978-1-90833-209-7. £30

Ce magnifique ouvrage de près de 550 pages de grand format avec un épais cartonnage est le produit de la collaboration de trois chercheurs, Martin Carver, Justin Garner-Lahire et Cecily Spall. Tous trois se sont penchés sur le site de Portmahomack situé dans la péninsule de Tarbat au nord-est de l’Écosse.

L’ouvrage se divise en huit chapitres suivis d’une abondante bibliographie et d’une imposante annexe intitulée « Digest of Evidence », paginée D1 à D156, qui décrit tous les objets exhumés sur le site.

Les trois premiers chapitres se rapportent à la description du site et à l’état des fouilles.

Le chapitre 4 concerne l’âge du Bronze et l’âge du Fer jusqu’à l’année 680. L’occupation humaine de la région durant l’âge du Bronze est confirmée par la présence d’outils fabriqués en pierre et de tombes.

Le chapitre 5, de loin le plus important avec ses 256 pages, se rapporte au monastère picte de Portmahomack et englobe la période allant des années 700 à 800. En plus des stèles pourvues de croix qui agrémentent les tombes des défunts, cette période voit l’apparition d’une importante infrastructure : un barrage fait de pierres et de tourbe fut construit pour capter les eaux vers un bassin d’une cinquantaine de mètres de diamètre ; un conduit souterrain canalisait l’eau qui émanait du barrage et la conduisait plus bas jusqu’à l’océan : une route pavée reliait la crête du site jusqu’au bas de la vallée ; un pont permettait de franchir les eaux qui débordaient du bassin. L’ensemble du site était entouré par deux fossés successifs.

Le chapitre 6 concerne la période qui va de 800 à 1100. Après l’incendie du monastère picte par un raid scandinave et une période de transition de près de cinq ans, une ferme doublée d’une activité artisanale se développa sur le site. Parmi les vestiges de cette activité, on dénombre de nombreux objets en fer et en verre ainsi que la présence de moules taillés dans la pierre.

Le chapitre 7 se rapporte au village médiéval qui s’est développé de 1100 à 1600. L’église picte (église 1) est remplacée par une nouvelle église en pierre (église 2). Un chœur lui sera ensuite ajouté (église 3). Elle deviendra l’église 4 lorsqu’une nef, un beffroi et une crypte viendront la compléter au XIIIe siècle. Le site passe d’un petit village médiéval à une commune.

Le « Digest of Evidence » comprend une dizaine de sections, elles-mêmes divisées en sous-sections. On notera plus particulièrement le Digest 5.1 qui propose une description sous forme de tableau des 264 pierres découvertes sur le site. Le Digest 6 est un catalogue des différents objets exhumés sur le site depuis la période préhistorique jusqu’à 1600 (silex, objets en pierre, vases, outils en fer, parures de vêtements, objets en verre, moules, etc.). Certains de ces digests s’adressent à des spécialistes comme par exemple le Digest 4.3 sur les isotopes stables de carbone et de nitrogène ou le Digest 4.4 sur les données de strontium et d’oxygène combinés à Portmahomack. La lecture de ces digests peut être laissée de côté ; en revanche, le reste est un magnifique catalogue de tout ce qui a été exhumé sur le site.

Ce gros ouvrage est sans conteste l’ouvrage de référence sur le site de Portmahomack et on peut saluer le travail accompli par ces trois chercheurs ainsi que tous ceux qui les ont secondés dans cette tâche.

  1. Kurzawa

JOHN CAREY, KEVIN MURRAY & CAITRÍONA Ó DOCHARTAIGH (éD.), SACRED HISTORIES,

FOUR COURTS PRESS, 2015, 18 X 25 CM.,
424 P., ISBN 978-1-84682-564-4. £55

Ce magnifique ouvrage de près de 420 pages est un recueil de trente-trois contributions en l’honneur du professeure Máire Herbert, professeure émérite d’histoire médiévale à l’université de Cork. Ses recherches l’ont conduite à étudier plusieurs domaines concernant l’histoire médiévale de l’Irlande. À travers une longue carrière très diversifiée, l’auteure s’est intéressée aux saints gaéliques, surtout dans le domaine de la sainteté et des croyances, et plus particulièrement sur les modalités par lesquelles les vies de ces saints personnages ont trouvé une expression littéraire. Comme éditrice et traductrice, elle s’est attachée à rendre accessible à ses étudiants et au grand public les textes du haut Moyen Âge irlandais.

L’ouvrage s’ouvre par une étude d’Alexandra Bergholm qui reprend un poème dévot du milieu du VIIIe siècle de Blathmac, fils de Cú Brettan, édité en 1964 par James Carney. Elle l’éclaire à partir du thème du gémissement (keening) de Jésus dans le récit de la Passion.

Edel Bhreathnach se penche sur le dernier folio (248v°) du Livre de Durrow qui comporte un memorandum concernant un transfert de terres appartenant au monastère de Killeshin (Co. Laois) vers le monastère de Durrow (Co. Offaly). La préservation d’un tel document est rare pour l’Irlande médiévale.

De leur côté, Elizabeth Boyle et Liam Breatnach se sont penchés sur des aspects du culte de saint Patrick au XIIe siècle à travers un poème du Moyen Âge irlandais, Senchas Gall Átha Cliath (Histoire des étrangers de Dublin).

La contribution de Dauvit Broun reprend l’analyse d’une petite collection de généalogies du royaume de Dál Riata tirées d’un texte de la première moitié du VIIIe siècle, Cethri prímchenéla Dáil Ríata.

L’intéressante étude de John Carey établit un rapprochement entre le lai de Marie de France Yonec et le récit irlandais Tochmarc Becfola, ce qui lui permet de voir dans ce récit irlandais une des sources de la matière de Bretagne.

Pour sa part, T. M. Charles-Edwards propose de dater de la seconde moitié du VIIIe siècle la Recension I de la Táin bó Cúailnge.

Spécialiste de la législation du haut Moyen Âge irlandais, Fergus Kelly s’intéresse à une nouvelle catégorie de filou ou d’escroc (swindler) : le mindach méith.

Reprenant la brève mention du départ de Colum Cille (ou Colomba) de la Vita Columbae d’Adomnán (« il s’éloigna de l’Irlande à la voile »), Brian Lambkin tente d’en préciser les modalités en se basant sur le témoignage plus complet de la vie irlandaise, Betha Colaim Chille, de Maghnus Ó Domhnaill (Manus O’Donnell) composée en 1532. Son propos vise à clarifier le déroulement des événements depuis le départ du saint à Derry, de préciser la localisation de Glais an Indluich et la signification de lorg bengánach (bâton fourchu).

Le petit article de Kevin Murray reprend le récit gallois Branwen tiré des Mabinogi et confirme sa datation (vers 1060) soutenue par Thomas Charles-Edwards. Il argumente son hypothèse à partir de la coutume irlandaise, présente dans Branwen, selon laquelle un seigneur se soumettait à un seigneur plus puissant en entrant dans sa maison.  

Comme le faisait remarquer James F. Kenney (The sources for the early history of Ireland, 1993, p. 303) « le bacall (sic) et la cloche du saint sont ses instruments du pouvoir surnaturel ». À partir de cette citation, Próinséas Ní Chatháin s’est livré à une étude sur la dimension magique ou surnaturelle de la cloche du saint à partir d’exemples tirés de plusieurs vitae. La multiplicité de leurs dénominations témoigne de leur importance dans la vie religieuse de l’Irlande médiévale.

La contribution de Máire Ní Mhaonaigh relie des héros grecs comme Hector ou Achille à des figures de la mythologie irlandaise comme Cúchulain ou des guerriers ulates.

De son côté, Tomás Ó Cathasaigh s’est intéressé aux généalogies du préambule de la Vita Sancti Declani. Il s’agit de la vie de saint Déclan, un saint pré-patricien qui aurait évangélisé le territoire des Déisi du Munster et serait à l’origine du centre ecclésiastique d’Ardmore.

La contribution de Caitríona Ó Dochartaigh est consacrée à la littérature apocryphe dans l’Irlande du haut Moyen Âge, plus particulièrement à travers le culte de sainte Thècle.

Quant à l’étude de Pádraig Ó Riain, elle concerne l’origine irlandaise, controversée ces dernières années, de saint Cataldo de Taranto tandis que l’étude de Jennifer O’Reilly établit un lien entre saint Colomba et le centre monastique de Clonmacnoise.

Le dernier article de ce recueil, sous la plume de Patrick Sims-Williams, rapporte l’origine des leprechauns aux lupercales de la Rome antique en se basant sur un passage de la Cité de Dieu de saint Augustin.

D’autres articles figurent dans ce recueil, mais concernent plutôt des analyses de thèmes présents dans la littérature gaélique tardive et ne concernent pas directement la culture celtique. Enfin, on regrettera que certains articles entièrement rédigés en gaélique ne soient pas suivis d’un résumé en anglais.

  1. Kurzawa

TIM CLARKSON,

STRATHCLYDE AND THE ANGLO-SAXONS
IN THE VIKING AGE
,
JOHN DONALD, 2014, 24 X 16 CM., 204 P.,

ISBN 978-1-906566784 £14.99

Ce livre retrace l’histoire des relations entre le royaume de Strathclyde et l’Angleterre anglo-saxonne lors des invasions vikings du IXe au XIe siècle. Il met l’accent sur les Britons du Nord ou Cambriens, un ancien peuple dont le centre du pouvoir était situé à Gowan, à l’ouest de l’actuelle ville de Glasgow[1]. Au Xe siècle, ces rois étendirent leur pouvoir vers le sud à partir de Clydesdale jusqu’aux rives méridionales du Solway Firth, apportant leur langue et leur culture dans une région qui avait été sous domination anglo-saxonne pendant plus de deux siècles. Ils jouèrent un rôle décisif dans de nombreux événements politiques de l’époque, soit en prenant la tête de leur armée dans les batailles, soit en signant des traités pour préserver une paix fragile. Leur royaume, qui était connu sous le nom de Cambrie, fut par la suite conquis par les Scots, mais reste encore présent dans le nom d’un comté anglais. Comment ce comté a reçu ensuite le nom d’un grand royaume qui s’est constitué autour de la rivière Clyde pour devenir ensuite le royaume de Strathclyde, voilà ce que se propose de déterminer ce livre.

Les chapitres suivent une chronologie qui va de la moitié du VIIIe siècle au début du XIIe siècle. Cette période englobe les invasions scandinaves, l’émergence du royaume d’Alba qui deviendra par la suite l’Écosse et la conquête normande de l’Angleterre.

Dans son premier chapitre, qui sert d’introduction, l’auteur se livre à une analyse des sources qui mentionnent le royaume de Strathclyde. Il cite les Chronica Gentis Scotorum de John of Fordun dont le témoignage lui paraît suspect, les Chroniques anglaises, les annales irlandaises, la Chronique des rois d’Alba, la Chronique anglo-saxonne, les Annales de Cambrie, des sources non insulaires comme les sagas scandinaves dont il rappelle justement qu’elles ne sont pas des documents historiques, mais des œuvres de fiction ; il mentionne également des vies de saint, en particulier la Vie de saint Kentigern de Josselin de Furness, et des chartes.

Dans le chapitre 2, il s’attarde sur les origines du royaume de Strathclyde et il retrace son histoire jusqu’au VIIIe siècle. Il montre également les contacts qui existaient entre les Britons du Strathclyde et leurs voisins anglo-saxons. Il insiste également sur la fondation du royaume de Northumbrie et relate le conflit qui l’opposa au royaume de Strathclyde au VIIIe siècle, conflit dans lequel les Pictes étaient également engagés.

Le chapitre 3 concerne la période des invasions scandinaves, une période de profonds bouleversements qui fera du royaume de Strathclyde une des principales forces politiques de la région. Deux événements majeurs de la fin du IXe siècle sont développés : la chute du royaume anglo-saxon de Northumbrie et l’attaque viking de la forteresse de Dumbarton. La prise de la forteresse de Dumbarton en 870 sonnera la fin du royaume d’Alt Clut (le Rocher de la Clyde). Mais cette disparition amènera la création de Strat Clut, la strath ou la vallée de la rivière Clyde. C’est ainsi que les anciennes dénominations de Strat Clut ou Strat Clud donneront la forme moderne Strathclyde. Désormais, le cœur du nouveau royaume ne sera plus Dumbarton, mais Govan.

Alors que le chapitre 4 s’étend sur les relations entre les royaumes de Strathclyde et de Wessex, le chapitre 5 se concentre sur Athelstan qui était roi de Mercie avant de l’être de toute la Northumbrie. L’auteur décrit longuement la victoire de l’armée d’Athelstan lors de la bataille de Brunanburh en 937 contre une coalition de Vikings de Dublin, d’Albaniens (Écossais) et d’Anglo-Saxons du Strathclyde.

Le chapitre 6 présente la figure du roi cambrien Dunmail qui n’est autre que Dyfnwal, fils d’Owain, roi de Strathclyde.

Alors que le chapitre 7 concerne le royaume de Strathclyde (ou de Cambrie) durant le Xe siècle avec le règne d’Owain, fils de Dyfnwal, le chapitre 8 se concentre sur le siècle suivant qui verra la fin de ce royaume. L’auteur relate également avec force détails la bataille de Carham entre le royaume d’Écosse allié à celui de Strathclyde contre la Northumbrie. Cet affrontement sonnera le glas du royaume de Northumbrie.

Le chapitre 9 relate la fin du royaume de Strathclyde au XIe siècle tandis que le chapitre 10 montre comment au XIIe siècle le royaume de Strathclyde se transforma en une petite principauté de l’Écosse. L’auteur rappelle également que le nom de l’actuel comté anglais de Cumberland est apparu en 1177. Ce comté a persisté jusqu’en 1974, puis il a été réuni au comté voisin de Westmorland pour former le comté de Cambrie.

  1. Kurzawa

TIM CLARKSON,
THE MEN OF THE NORTH,

JOHN DONALD, 2016, 24 X 16 CM., 230 P.,

ISBN 978-1-906566-18-0 £20

Intitulé The Men of the North, ce livre porte en sous-titre The Britons of Southern Scotland. Et c’est à ces peuples du sud de l’Écosse que cet ouvrage est consacré. Les Britons occupaient la Bretagne insulaire et ce terme permet de les distinguer des Bretons armoricains. Comme les Pictes et les Scandinaves, ils ont joué un rôle important dans la construction de l’Écosse durant le premier millénaire de notre ère, mais leur contribution est souvent négligée ou ignorée. Ce livre tente de rétablir les faits en retraçant l’histoire de ces peuples celtes à travers les siècles perturbés depuis le départ des légions romaines à l’arrivée des peuples scandinaves.

L’ouvrage se divise en dix chapitres suivis d’une bibliographie. Le premier chapitre retrace les origines de ces nations à travers les sources écrites. Il décrit les rapports parfois conflictuels entre la Bretagne insulaire et Rome, la fin de la Bretagne romaine, la figure de Gildas, les Britons du Nord après l’an 450, le règne du Gallois Coel Hen et l’illusion d’une continuité, l’histoire de Padarn « tunique rouge » et les foederati du Nord et les royaumes qui se sont formés après le départ des troupes romaines.

Le chapitre 2 est consacré aux sources galloises qui permettent de connaître les royaumes britons qui ont suivi le départ des légions romaines. L’auteur distingue les textes poétiques, comme les écrits attribués à Taliesin et à Aneirin, des textes historiques comme l’Historia Brittonum d’un auteur anonyme. Dans les deux cas, il se montre réservé quant à leur valeur historique. Cette prudence s’explique par le fait que les manuscrits de ces textes sont postérieurs de plusieurs siècles aux événements des Ve et VIe siècles. Il décrit ensuite le royaume de Gododdin issu de l’ancienne tribu des Votadini, puis celui de Calchfynydd (Kelso ?), la vallée de Yarrow, le site de Goddeu, la ville d’Alt Clut (le Rocher de la Clyde), l’ancien nom de l’actuelle Dumberton et le territoire de Manau. Le chapitre se termine par une réflexion sur la légende des origines qui imagine que les Scots du Dál Riata sont venus d’Irlande. Cette hypothèse semble de plus en plus abandonnée aujourd’hui et beaucoup pensent que les Scots étaient des Britons du Nord qui ont fini par adopter la langue gaélique à cause des relations commerciales et culturelles qui unissaient le comté d’Antrim et le proche Kintyre.

Le chapitre 3 concerne la christianisation du nord de la Bretagne insulaire. Il traite d’abord des vestiges archéologiques qui témoignent d’une implantation précoce du christianisme, en particulier les trois stèles chrétiennes de Kirkmadrine, dans le Galloway. Ensuite, il s’attarde sur les figures de saint Ninian, fondateur de Candida Casa à Whithorn, également dans le Galloway, et de Kentigern, fondateur de Hoddom et saint patron de Glasgow.

Après une présentation du royaume de Bernicie, le chapitre 4 s’attarde sur quatre monarques : Urien Rheged, Rhydderch Hael, Gwallawg et Morcant.

Taliesin précise que le cœur du royaume d’Urien s’appelait Rheged, un territoire uniquement mentionné dans des sources galloises, mais récemment remis en lumière grâce aux travaux de Ronan Toolis et Christopher Bowles (The Lost Dark Age Kingdom of Rheged, Oxbow Books, Oxford, 2017).

Rhydderch Hael, roi d’Alt Clut (le Rocher de la Clyde), situé sur l’actuelle Dumbarton, est mentionné dans la Vita S. Columbani d’Adomnán.

La figure énigmatique de Gwallawg est présentée dans la poésie galloise comme celle d’un grand roi guerrier qui aurait régné sur le royaume d’Elmet.

Quant à la figure obscure de Morcant, l’Historia Brittonum mentionne son opposition aux Anglais. La localisation de son royaume est inconnue ; peut-être faut-il le localiser sur la côte est, sur un territoire proche de la Bernicie et adjacent du Gododdin. Certains historiens ont même proposé de voir en lui un roi du Gododdin.

Le chapitre 5 décrit deux batailles : les batailles d’Arfderydd et de Catraech. Pour l’année 573, les annales galloises rapportent « la bataille d’Armterid entre les fils d’Eliffer et de Gwenddoleu, fils de Ceidio ». Elles mentionnent également la présence de Merlin. William Forbes Skene a localisé ce site à Carwinley, en Cambrie, à la frontière avec l’Écosse.

Taliesin, le barde à la cour du roi de Rheged, mentionne parmi les domaines du roi Urien un district nommé Catraech, conventionnellement identifié à Catterick, dans l’actuel comté du North Yorkshire. Mais Tim Clarkson propose plutôt de localiser Catraech sur la marge extérieure du Lothian, peut-être dans une région autour de la partie inférieure de Tweeddale, entre la Bernicie et ses voisins brittoniques.

La Northumbrie fait l’objet du chapitre 6. L’auteur commence par présenter les successeurs immédiats d’Urien Rheged, dont l’historicité n’est pas établie, puis il brosse les portraits d’Aethelfrith, d’Edwin, de Neithon ap Guipno et de Cadwallon, souverain de Gwynedd. Le chapitre se termine par l’évocation de la chute du royaume de Gododdin que l’auteur attribue à la victoire d’Oswald, roi de Bernicie.

Comme son titre l’indique, le chapitre 7 présente plusieurs vainqueurs et vaincus. En un lieu non identifié sur la rivière Winwaed, Oswiu, roi de Bernicie, attaqua Penda, roi de Mercie. La bataille tourna à l’avantage d’Oswiu et Penda fut tué ainsi que la plupart de ses alliés.

Domnall Brecc, surnommé « Donald couvert de taches de rousseur » (Freckled Donald), roi des Scots de Dál Riata, fut tué à la bataille de Strathcarron qui l’opposa à Owain ap Beli, roi des Britons d’Alt Clut.

Le chapitre se termine par l’évocation d’Ecgfrith, roi de Northumbrie, tué par Bridei (ou Brude) mac Beli, roi des Pictes, à la bataille de Nechtansmere.

Le chapitre 8 intitulé « Amis et ennemis » regroupe plusieurs monarques qui ont contracté des alliances ou se sont opposés. Il débute par la figure de Beli ab Elffin, le roi de Dumbarton, qui a mené plusieurs attaques contre les Irlandais. On trouve ensuite les protagonistes Eadberht, roi de Northumbrie, et son adversaire Óengus, fils de Fergus, roi des Pictes. Ensuite, c’est l’opposition entre Rhun ab Arthgal, roi du Strathclyde, et Constantin mac Cináed, roi des Pictes, opposition qui fera de Rhun un vassal de Constantin. Enfin, le chapitre se termine par le problème que posent Eochaid, fils de Rhun ab Arthgal, roi du Strathclyde, et la figure imprécise de Giric, roi des Pictes et des Scots. La présence de ces deux monarques qui ont vécu conjointement est entourée d’incertitudes que l’auteur a remarquablement exposées.

Le chapitre 9 est entièrement consacré au royaume de Strathclyde. Comme il a consacré un ouvrage à ce royaume (voir recension dans ce même volume), on se contentera ici de noter une étude consacrée à la localisation de la bataille de Brunanburh et une autre à propos de la bataille de Carham.

Enfin, le bref chapitre 10 intitulé « Identités » s’intéresse aux évêques de Glasgow depuis que le roi David fonda un évêché dans cette ville entre 1114 et 1118. L’influence croissante des évêques de Glasgow contribuera à l’éviction de la langue brittonique au détriment de la langue gaélique. Elle disparaîtra entièrement vers 1200. Face à la rivalité entre les évêchés de Canterbury et d’York qui souhaitaient que l’évêché de Glasgow leur soit subordonné, ce dernier fera valoir son autonomie ecclésiastique. Le chapitre se termine par une évocation des noms d’origine brittonique qui se laissent deviner dans les toponymes actuels.

  1. Kurzawa

RONAN TOOLIS & CHRISTOPHER BOWLES, THE LOST DARK AGE KINGDOM OF RHEGED,

OXBOW BOOKS, 2017, 21 X 31 CM., 170 P.,

ISBN 978-1-78570-311-9 £35.00

Ce livre rapporte les résultats de fouilles récentes, sous la direction de Ronan Toolis et Christopher Bowles, entreprises sur le site écossais de Trusty’s Hill en Galloway. Ce site est dominé par une forteresse qui se dresse au sommet d’un monticule rocailleux dans les collines de Boreland, dans le district de Stewartry (Dumfries et Galloway). Il se trouve dans la paroisse d’Anwoth à environ un kilomètre au sud-ouest de Gatehouse of Fleet.

La forteresse est pourvue d’un rempart vitrifié qui entoure le sommet de la colline ; cette ligne de fortification est complétée au nord par un talus et un fossé et au sud par une série de remparts moins importants.

En plus de ce système défensif, on trouve près de l’entrée une pierre récemment exhumée qui comporte trois symboles : le symbole picte du double disque associé à un Z inversé, un autre qui ressemble grossièrement à la bête picte ou à un hippocampe et un troisième qui pourrait être une épée. Un bassin, sans doute à usage religieux ou destiné à des rites d’intronisation, figure également à l’entrée de la forteresse.

La campagne de fouilles de 2012 visait à établir un plan de Trusty’s Hill ainsi qu’un modèle en 3D de l’ensemble du site, mais aussi de refaire et approfondir les fouilles qu’avait entreprises Charles Thomas dans les années 60, des fouilles qui avaient été interrompues, faute de moyens et à cause d’une météorologie exécrable. Une numérisation très précise de la stèle avec ses motifs pictes était également au programme.

Seuls quatre des sept secteurs fouillés par Charles Thomas ont fait l’objet d’une nouvelle investigation entre le 20 mai et le 2 juin 2012.

La datation au carbone 14 effectuée en 2012 a permis d’établir que le site avait connu deux périodes d’occupation, la première pendant l’Âge du fer et la seconde dans la période qui a suivi le départ des légions romaines (410). Les analyses stratigraphiques affinent ces datations et montrent que les fortifications du sommet de Trusty’s Hill datent probablement de la fin du VIe siècle et que leur destruction se place dans le premier quart du VIIe siècle.

De nombreux objets ont été exhumés sur le site. Parmi eux, on compte des fragments d’une jarre en céramique E (E-ware) importée sans doute de l’ouest de la France vers la fin du VIe ou au début du VIIe siècle et un fragment de bol de style samien, sans doute importé de Gaule par les Romains. Des fragments de creusets, de plateaux et de moules ont également été exhumés. Les moules, dont l’un servait à la fabrication de broches, confirment le haut statut du site.

Parmi les objets métalliques, on dénombre un élément de harnais de cheval en alliage de cuivre, peut-être d’influence anglo-saxonne, une tête d’épingle en fer finement décorée, une anse de récipient en fer, des débris provenant d’une forge, une lime en fer sans doute utilisée par un forgeron, un outil denté qui pourrait avoir servi dans l’artisanat textile ou le travail du cuir.

Parmi les outils en pierre découverts sur le site (14 silex, 2 morceaux de quartz et une pierre vitrifiée), il faut signaler une pierre de hache, un racloir, un anneau de métier à tisser, une pierre plate qui servait probablement d’enclume, 5 frottoirs ou polissoirs, des silex destinés à produire du feu et 89 pierres de fronde. À cela, il faut ajouter un anneau perlé en verre jaune foncé dont il ne subsiste que les deux tiers. Toutes ces trouvailles renforcent le caractère aristocratique du site.

Du point de vue architectural, Trusty’s Hill était une forteresse nucléaire entourée de remparts qui ont été vitrifiés lorsqu’ils ont été incendiés. Les forts vitrifiés désignent des vestiges archéologiques – des murs, des remparts, des forts ou des forteresses – qui ont été soumis à une très haute température (+ de 1000° C), ce qui a entraîné une fusion de la roche. Pour obtenir un tel résultat, il fallait saper la muraille externe du rempart pour accéder aux poutres de la cloison interne et y entasser une grande quantité de bois qu’il fallait ensuite enflammer. En temps de guerre, une telle entreprise n’était pas une mince affaire pour les assaillants. Dans le cas de Trusty’s Hill, on note une volonté affirmée de détruire complètement le système de défense de la forteresse.

La destruction de la forteresse de Trusty’s Hill n’est pas le résultat d’un conflit avec un petit seigneur local, mais bien avec une puissance plus importante. Les ressources humaines nécessaires pour accomplir une telle prise et la quantité de bois qu’il fallait acheminer pour vitrifier les murs ne sont pas le fait d’un seigneur local, mais d’un puissant rival. Il ne s’agissait pas d’une simple destruction, ni même l’expression publique d’un pouvoir destructeur, mais un marqueur politique qui traduisait une défaite irréversible et contribuait à instaurer une nouvelle sphère d’influence régionale centrée sur ce site. L’incendie d’une forteresse pouvait durer plusieurs jours, voire plus d’une semaine, et les flammes qui illuminaient les nuits sonnaient comme une spectaculaire démonstration du nouveau pouvoir politique qui avait réussi à vaincre l’ancien détenteur du site.

La destruction de la forteresse de Trusty’s Hill amène à se poser une question : appartenait-elle à une noblesse locale ou était-elle le siège d’un pouvoir royal ? La comparaison avec d’autres centres royaux écossais, en particulier avec la forteresse de Dunadd, dans le Dál Riata, autorise à privilégier la seconde éventualité. Mais il reste à déterminer à quel royaume se rattachait Trusty’s Hill.

À la différence d’autres royaumes brittoniques du haut Moyen Âge dont le siège est connu (Dunadd pour le Dál Riata, Din Eidyn ou Édimbourg pour le Gododdin, Alt Clut ou Dumbarton Rock pour le Strathclyde, ou Din Guaire ou Bamburgh pour la Bernicie), aucune source ne mentionne une capitale pour la région de la Solway aux VIe-VIIe siècles. Trusty’s Hill est situé dans le district de Galloway où il y a une concentration de forts vitrifiés et de forts nucléaires de la même époque, mais aucun d’eux ne dispose à son entrée de bassin et de pierre gravée qui constituent la marque d’une citadelle royale.

Il est généralement admis que le Galloway ainsi que le reste de la région de la Solway faisaient partie de l’insaisissable royaume de Rheged. Ce royaume a été traditionnellement situé dans l’espace vacant au sud-ouest de l’Écosse et au nord-ouest de l’Angleterre. Les autres principaux royaumes sont bien délimités et celui de Rheged se trouvait forcément hors de ceux-ci. Malheureusement, les seules attestations de ce royaume proviennent de poèmes attribués au poète Taliesin, rédigés à la fin du VIe siècle, mais conservés dans des manuscrits du XIIIe siècle. L’Historia Brittonum, œuvre du début du IXe siècle, contient un petit passage qui relate la mort au combat d’Urien, roi de Rheged.

Si les témoignages de Taliesin et de l’Historia Brittonum suscitent la méfiance à cause de leur date de rédaction trop tardive, en revanche plusieurs sites en relation avec les guerres menées par le roi Urien peuvent être identifiés. La présence de ces sites tend à accréditer le témoignage de ces deux sources et les apports de l’archéologie à confirmer que Trusty’s Hill était bien une citadelle royale.

Quoi qu’il en soit, les fouilles entreprises en 2012 ont permis de montrer que le site de Trusty’s Hill était une forteresse royale qui contrôlait un territoire s’étendant au nord jusque dans l’Ayrshire et à l’est jusqu’au Dumfriesshire et en Cambrie. Mais le noyau central de ce royaume se situait en Galloway. La destruction de ce site au VIIe siècle est probablement l’œuvre du royaume naissant de Northumbrie. Sur la base des fouilles et des sources, il est clair que le royaume de Rheged fut pour un temps, au VIe et début du VIIe siècle, le plus puissant et le plus influant royaume du nord de la Bretagne insulaire. En conclusion, on peut dire que ce royaume avait pour capitale Trusty’s Hill, comme centre religieux Whithorn, comme poète Taliesin et comme roi célèbre Urien. Il reste à espérer qu’une nouvelle campagne de fouilles permettra de confirmer l’importance de ce site et d’établir définitivement la localisation de ce royaume oublié de Rheged dont Trusty’s Hill semble avoir été la capitale. Les fouilles ont également eu le mérite d’avoir crédibilisé le témoignage de Taliesin, considéré jusqu’alors comme peu digne de foi.

  1. Kurzawa

mathieu Halford,
De la science ésotérique des druides aux sciences modernes

academia-l’harmattan : louvain-la-neuve, 2017, 21 X 31 CM., 321 P.,

ISBN 978-2-8061-0285-0

Voici un ouvrage qui bouscule le Landerneau de la celtologie sur la question druidique. Depuis l’ouvrage de référence du linguiste Christian-J. Guyonvarc’h coécrit avec l’historienne des religions Françoise Le Roux, intitulé sobrement Les druides (1re éd. 1961), et celui de leur opposant théorique, l’archéologue Jean-Louis Brunaux, Les druides. Des philosophes chez les barbares (2006), de nombreux auteurs ont exploité le filon avec plus ou moins de succès : les romanciers Jean Markale et Yann Brekilien, le docteur Yann Bouchet, alias le grand-druide Renatos Bod-Koad, sans oublier la bande-dessinée Les druides scénarisée par Thierry Jigourel. Et pour la description du néo-druidisme contemporain, Michel Raoult, Les druides (les sociétés druidiques contemporaines) (1980), l’historien Philippe Le Stum, Le Néodruidisme en Bretagne,

L’auteur, ingénieur agronome, propose une approche de la tradition druidique en deux parties : « Les croyances bardo-druidiques dans la culture celtique », puis « Entre sciences druidiques et sciences modernes ». La seconde partie, interprétative, se base sur une lecture contemporaine des sciences physiques et psychologiques qui, n’étant pas de notre ressort, ne seront pas abordées dans cette recension.

Autant nous saluons la démarche à caractère scientifique de s’attaquer à ce dossier complexe et passionné que peut être le druidisme, autant une formation ad hoc en Lettres (linguistique, histoire, archéologie) est absolument nécessaire pour aborder un tel sujet. Si la bibliographie est abondante, l’auteur ne différencie pas la prose d’auteurs grand public tels Yann Brekilien, Mircea Eliade, Miranda J. Green, Jean Markale, de celles des spécialistes que peuvent l’être Christian-J. Guyonvarc’h, Gaël Hily, Venceslas Kruta, Françoise Le Roux, Jean-Louis Brunaux, Bernard Sergent, ou encore Michel Raoult pour le néodruidisme. Rien n’est dit non plus sur les affrontements théoriques savants entre l’archéologue J.-L.Brunaux et feu le linguiste C.-J. Guyonvarc’h, dont l’approche et les résultats divergent grandement sur les compétences des druides. Le travail de sélection bibliographique, bien que riche, se limite la plupart du temps aux revues de vulgarisation et oublie les publications scientifiques, moins diffusées, il est vrai. L’auteur cite des documents contemporains, non publiés, issus de l’Assemblée Universelle des Druide d’Arduina, le document pouvant parfois être anonyme. Difficile donc de se faire une idée sur la valeur de documents non accessibles au grand public.

Le sujet est difficile à appréhender, il est vrai, car il évolue dans le temps et l’espace. S’il est admis que César a détruit les collèges druidiques, il est difficile de « croire » que s’est poursuivie une filiation initiatique cachée et ininterrompue sur plus de dix-sept siècles, jusqu’en 1717, à la Taverne du Pommier à Londres. L’auteur nous a confié avoir traité ce premier chapitre comme une synthèse générale des connaissances généralement admises sur le druidisme pour mieux développer le second chapitre sur les sciences modernes. Le lecteur curieux de cette approche scientiste y trouvera matière à réflexion.

Joël Hascoët

Frédéric Kurzawa, Les Pictes

Yoran Embanner : Fouesnant, 2018, 15,5 X 22 CM., 512 P.,

ISBN 978-2-36747-050-4, 23€

Voici un ouvrage longtemps attendu, d’un spécialiste de l’histoire du christianisme celtique insulaire (saint Patrick, saint Colomban) qui a élargi son horizon de recherche aux origines de l’Écosse. Attendu, car il n’existe quasiment aucun ouvrage universitaire francophone sur les célèbres Pictes, contre lesquels les Romains croisèrent le fer à de nombreuses reprises. Le découpage de l’ouvrage reprend les codes du genre : sources, l’Écosse avant la venue des Pictes, la formation du royaume picte, la conversion des Pictes au Christianisme, la société picte, l’art picte, la fin du royaume picte.

Les Pictes restent méconnus, car ils n’ont pas laissé d’écrits, mais de nombreuses stèles décorées de symboles, de représentations figuratives, d’entrelacs et d’oghams. Le chapitre consacré à l’art picte (p.195-257) est un véritable dictionnaire des symboles celtiques préchrétiens et chrétiens (après le VIIe s.). La minutie de l’analyse iconographique, associée à l’érudition historique et aux nombreuses reproductions, offre au lecteur un manuel de référence aussi précieux que rare dans ce domaine.

L’ouvrage trouvera aisément une place dans toute bonne bibliothèque consacrée aux cultures celtiques.

Joël Hascoët

Anie & Michel Politzer, Le génie singulier des Celtes

Yoran Embanner : Fouesnant, 2018, 19 X 23 CM., 112 P.,

ISBN 978-2-36747-013-9, 16€

Voici un ouvrage résolument pédagogique sur les Celtes qui sera, nous n’en doutons pas, très utiles aux professeurs et instituteurs. La découverte des Celtes de la Gaule antique se déroule sous la forme d’un récit présentant différents personnages (druides, guerriers, artisans ...) dans leur vie quotidienne, accompagné de nombreux dessins, cartes géographiques des pagi et de la conquête de Jule César. La lecture est fluide, facilitée par l’ajout d’un lexique de base au bas de chaque page ainsi que d’un lexique général en fin d’ouvrage. Une centaine d’entrées balayent toute la civilisation gauloise : histoire, métiers, politique, religion, batailles, etc. Les auteurs ont puisé leurs informations auprès de chercheurs reconnus (A. Duval, S. Krausz, A. Flouest, P. Jouet, ...) garantissant une qualité scientifique à un ouvrage de vulgarisation.

Joël Hascoët

 

[1]          Plusieurs sculptures ont été découvertes sur le site de Gowan et constituent « l’école de Gowan ». Plusieurs types de monuments sont représentés : un sarcophage, des croix, des stèles cruciformes et des tombeaux sculptés en dos d’âne (hogback) ainsi qu’un grand nombre de fragments.